Objectifs principaux de l’étude
- Identifier et mesurer l’impact des financements privés et publics sur la mise en œuvre des actions REDD+ et sur la réalisation des objectifs forestiers et climatiques nationaux.
L’Équateur articule les efforts nationaux de réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts à travers son Plan d’action REDD+ : Des forêts pour une vie meilleure (2016-2025). Comprendre le paysage actuel du financement de l’utilisation des terres et comment les différents flux de financement publics et privés ont un impact positif ou négatif sur les forêts est une opportunité pour les acteurs nationaux et internationaux qui souhaitent augmenter les flux d’investissement alignés sur la REDD+.
L’objectif principal de la cartographie est donc d’identifier et de mesurer l’impact des financements publics et privés pour la mise en œuvre des actions REDD+ et les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs nationaux en matière de forêts et de climat. Les objectifs spécifiques sont les suivants :
Une stratégie d’engagement des parties prenantes a été développée pour garantir l’accès aux données et assurer une collecte d’informations plus large afin de générer des résultats plus pertinents. À cette fin, des groupes de parties prenantes ont été identifiés en fonction de leur intérêt et de leur influence. Les mécanismes d’interaction qui fonctionnent le mieux avec chaque groupe/partie prenante ont également été déterminés. Cette catégorisation a permis d’optimiser le temps de l’analyse en évitant de trop communiquer avec des groupes qui ne requièrent pas le même niveau d’attention que ceux qui sont les plus influents et intéressés.
Les outils d’engagement des parties prenantes sont les suivants :
Cette phase a consisté en une série d’ateliers participatifs réunissant les parties prenantes du groupe 4 par l’intermédiaire des points focaux du MAATE. Les participants ont identifié les activités jugées prioritaires par l’Autorité environnementale pour cartographier les flux financiers liés à l’utilisation des terres. Au cours de cette tâche, les définitions conceptuelles de la méthodologie de l’outil de financement de l’utilisation des terres, l’examen exhaustif de divers documents fournis par MAATE et des sources secondaires ont été discutés avec les points focaux pour construire une typologie en fonction des secteurs prioritaires.
Un élément fondamental pour le développement de la base de données a été la catégorisation des activités collectées dans la typologie selon les trois flux : vert, gris ou brun. Le diagramme ci-dessous a été développé avec le MAATE et montre l’arbre de décision qui permet l’identification des sous-secteurs et des activités orientées vers les différents flux.
Arbre de décision pour identifier les sous-secteurs et les activités orientés vers les flux verts, gris ou bruns
Développement de l’instrument de collecte de données
Une fois la typologie des activités définie, l’instrument de collecte de données a été développé conformément à la méthodologie du Land-use Finance Tool. Cet instrument de collecte de données a été développé sur la base d’enquêtes utilisant l’outil Kobo Toolbox, qui permet la collecte simultanée d’informations en ligne. Cet outil a été utilisé pour collecter des informations auprès de la coopération internationale, des organisations non gouvernementales, des organisations de la société civile, des gouvernements autonomes décentralisés, des institutions publiques et du secteur financier.
Les entretiens
Des entretiens ont été menés avec les parties prenantes identifiées afin de présenter la méthodologie de l’outil de financement de l’utilisation des terres et son objectif, la portée de l’étude et l’instrument de collecte, et de recueillir des informations pour alimenter la base de données. Cependant, plusieurs parties prenantes n’ont pas envoyé toutes les informations malgré les rappels.
Collecte d’informations secondaires
En collaboration avec la Direction des forêts du MAATE, des lettres officielles ont été envoyées aux institutions identifiées pour leur demander des informations relatives aux montants investis entre 2018 et 2021 et à leur localisation géographique, ainsi que d’autres informations liées à la typologie et aux secteurs identifiés pour l’étude. Les informations ont été corroborées par l’examen des informations et des rapports trouvés en ligne et dans les documents reçus.
Ateliers avec les associations
Ce processus et les ateliers de sensibilisation ont été soutenus par PROAmazonía. L’équipe du projet a visité toutes les provinces amazoniennes pour recueillir des informations auprès des secteurs associatifs des producteurs et éleveurs afin de connaître leurs perspectives et leurs actions liées à la politique REDD+.
L’étude a permis de collecter des informations et données primaires et secondaires sur l’origine et la destination des financements. Elle a également montré la répartition des flux collectés pour la période 2018-2021 au niveau provincial. Au total, il a été possible de comptabiliser 12,64 milliards USD, dont à peine 1% correspond à des flux verts. A noter qu’il n’a pas été possible de collecter des informations exhaustives sur les programmes gouvernementaux et de coopération internationale.
Les flux gris et bruns représentent respectivement 39% et 60%. Les principales sources d’information correspondent aux crédits (activités agricoles, d’élevage, de sylviculture, d’aquaculture et de pêche) des institutions financières publiques, des banques privées et du secteur financier solidaire. La distribution des flux est principalement concentrée dans les épicentres financiers du pays tels que Guayas, Manabí et Pichincha. Les provinces de la côte et du centre-nord de la Sierra sont les principales destinations des flux financiers, principalement gris et bruns, pour les activités visant à étendre la frontière agricole.
Les flux verts montrent la distribution principalement vers les provinces amazoniennes, l’hypothèse étant que les ressources financières sont principalement dirigées vers la conservation des forêts dans cette région du pays, et c’est là où se trouvent les projets pertinents tels que PROAmazonía. Bien que la province des Galápagos reçoive un financement important de la part de la coopération, l’étude n’a pas recueilli d’informations détaillées sur cette province et s’est concentrée sur le continent, où les taux de déforestation sont élevés.
Cette analyse montre le besoin d’inverser la tendance afin que les flux gris ne se transforment pas en actions favorisant la déforestation. À cette fin, le secteur financier et les politiques de crédit doivent être orientés vers des secteurs commerciaux qui favorisent la durabilité, dans le cadre des objectifs nationaux et mondiaux de lutte contre la désertification, le changement climatique et la perte de biodiversité.